SCHILLER (F. von)

SCHILLER (F. von)
SCHILLER (F. von)

Poète et penseur, Schiller, le plus jeune et le plus enthousiaste des grands classiques allemands du XVIIIe siècle, a associé la poésie à une réflexion sur la vie et sur l’art. Historien, pyschologue, théoricien de l’esthétique, auteur de récits, de poèmes philosophiques, narratifs (ses «ballades») ou d’inspiration plus personnelle, et surtout de pièces de théâtre, c’est grâce à son génie dramatique qu’il s’est imposé d’emblée et que sa renommée dure encore aujourd’hui.

Schiller est pourtant un des poètes dont la gloire posthume a le plus souffert des caprices de la mode. Tantôt idole de la nation, tantôt décrié comme étranger au grand courant lyrique de la poésie allemande, célébré par les uns comme le prophète de l’idéal, traité par les autres de moralisateur grandiloquent, il a été souvent imité et souvent, aussi, parodié. Mais il n’a pas cessé d’intéresser la critique: il reste un des auteurs les plus étudiés. À vrai dire, les recherches récentes ont fait apparaître plus d’énigmes que de certitudes; on n’a pas fini de s’interroger à son sujet.

Il demeure le poète de l’enthousiasme, de l’amitié et de la liberté.

Formation et révolte

Rien dans son milieu familial ne prédisposait Schiller au non-conformisme. La maison de Marbach-sur-le-Neckar où il est né, le 10 novembre 1759, abritait une famille de boulangers presque ruinés. C’est au service du duc de Wurtemberg, comme officier sorti du rang, puis comme intendant des jardins d’une résidence ducale, que son père, Johann Caspar, parvint à une très relative aisance. Quand le poète rompra son contrat avec le duc, il encourra d’amers reproches paternels.

Docile à l’exemple de parents très religieux, environné par ailleurs d’influences piétistes, poussé probablement aussi par un goût inné pour le maniement des idées, pour l’éloquence et la psychologie, Friedrich s’orientait vers les études théologiques lorsqu’un ordre du duc l’écarta à treize ans de cette voie pour le soumettre à une expérience pédagogique. Karl Eugen, despote prodigue, s’était mis en tête de devenir éducateur. Dans l’Académie militaire, qu’il avait créée, il faisait entrer, bon gré mal gré, des adolescents doués, dont il voulait faire des fonctionnaires d’élite. On y appliquait une pédagogie nouvelle, réduisant la part de l’humanisme traditionnel au profit des langues modernes, des sciences et de la philosophie. Les élèves étaient spécialisés de bonne heure: Schiller finit par opter pour la médecine, qui devint vite pour lui un moyen d’étudier l’âme humaine. L’enseignement médical s’encadrait alors de considérations philosophiques; la psychophysiologie était en vogue. Sous la direction de Jakob Friedrich Abel, professeur de philosophie, Schiller, déjà initié à la métaphysique rationaliste de Leibniz et de Wolff, fut nourri de la psychologie de son temps, notamment de celle des philosophes anglais, A. Shaftesbury, A. Ferguson, H. Home (Lord Kames) et de penseurs allemands comme Lessing et M. Mendelssohn. C’est Abel également qui lui fit découvrir en Shakespeare un maître de la science de l’âme. Tout cet acquis orientera et alimentera ses œuvres de jeunesse et restera par la suite une des sources de son inspiration. Il est utilisé dans les deux dissertations médicales: Philosophie de la physiologie (1779) et Essai sur la connexion de la nature animale et de la nature spirituelle de l’homme (Versuch über den Zusammenhang der tierischen Natur des Menschen mit seiner geistigen , 1780); Schiller y affirme la solidarité de l’âme et du corps; elle régit les émotions et, par suite, les actes; elle est source d’harmonie; contrariée ou mal orientée, elle aboutit à des catastrophes.

Schiller rongeait son frein à l’Akademie . Il fut très déçu d’en sortir comme médecin militaire avec le rang de sous-officier et un traitement dérisoire. La rupture se consomma quand, à la suite d’un voyage sans autorisation à Mannheim, il se vit interdire toute activité littéraire. Ce fut alors l’évasion (1782) et l’exil, la perte de toute sécurité matérielle et des années de soucis financiers, bientôt aggravés par la maladie. Quant au ressentiment contre le duc, il inspirera, dans Intrigue et amour , la satire violente d’un régime fort semblable à celui du Wurtemberg sous Karl Eugen.

Schiller était encore à Stuttgart lorsqu’il livra au public son premier drame, Les Brigands (Die Räuber , 1781), tout plein des idées et des frémissements de son adolescence. On y trouve une illustration des thèses de psychophysiologie développées dans les dissertations . Le culte de la liberté, la haine du despotisme, l’interrogation métaphysique et l’antimatérialisme, la révolte contre une société livrée aux ambitieux sans scrupules s’y expriment parmi des réminiscences de Shakespeare et de Klopstock. Le héros, Karl Moor, s’insurge, dès son entrée en scène, contre «la mode», c’est-à-dire tout ce qui contraint la spontanéité de la nature, contre tout ce qu’il y a de factice dans la vie des érudits, des courtisans, des êtres froids et sans âme du genre de Franz, son frère ennemi. Mais, voulant, purger l’Allemagne par le fer et par le feu, Karl se laisse entraîner aux pires excès du brigandage; il «ébranle l’ordre du monde et la loi morale»; constatant son échec, il se livre à la justice pour expier cette atteinte à «la majesté des lois». Le succès des Brigands fut comparable à celui de Werther ; jamais auteur dramatique n’avait exprimé aussi fortement ce qui sommeillait dans les esprits allemands ou se manifestait déjà de façon tumultueuse dans les écrits du «Sturm und Drang».

Schiller était moins doué pour le lyrisme, et ses poèmes de jeunesse, publiés pour la plupart dans l’Anthologie pour l’année 1782 , ne nous touchent guère. Ils sont plus chargés d’emphase que d’émotion vraie et trahissent l’influence de la poésie baroque. Les Odes à Laure mêlent une passion cérébrale et une sensualité factice. Ailleurs, le poète plaide tantôt pour un affranchissement des sens, tantôt pour une vertu stoïcienne; il célèbre l’amitié, l’amour conçu comme «lien des esprits», invective les despotes et les conquérants, défend la jeune infanticide, évoque aussi bien le sombre Tartare que l’univers infini découvert par la science. Beaucoup d’idées, mais il faudra, pour trouver un accent lyrique personnel attendre des poésies comme Révolte de la passion (Freigeisterei der Leidenschaft ) ou Resignation , publiées plus tard (1786).

Sans patrie et sans roi

La deuxième partie de la jeunesse de Schiller, jusqu’à son mariage avec Charlotte von Lengefeld (1790), est la période la plus mouvementée de sa vie. Fugitif sans ressources, caché à Bauerbach comme jadis Luther à la Wartburg, pendant un an poète attitré du théâtre de Mannheim, puis éditeur d’une revue en déficit (Die Rheinische Thalia ) il connaît enfin la tranquillité grâce à l’hospitalité généreuse que des admirateurs (Körner et ses amis) lui offrent à Leipzig et à Dresde; c’est pour lui l’heure de l’amitié, la plus exaltante de sa vie, celle de l’Hymne à la joie (An die Freude , 1785). Mais bientôt il cherche un appui féminin, et le trouve en la personne de la douce et raisonnable Charlotte. En même temps, il s’installe dans la société en qualité de professeur à l’université d’Iéna.

Non moins décisive, pendant ces huit années, est l’évolution de son art et de sa pensée. Il monnaye d’abord le bagage de Stuttgart: la fluctuation des sentiments, thèse centrale de sa psychophysiologie, rend compte des faits et gestes de ses principaux héros, notamment dans La Conjuration de Fiesque (Die Verschwörung des Fiesko zu Genua , 1782-1783), mise en scène d’une tentative de libération que l’ambition dévie et fait échouer, également dans Intrigue et amour (Kabale und Liebe , 1784), parfois aussi dans Don Carlos (1783-1787). D’autres thèmes familiers à l’élève de l’Akademie , y sont repris: grandeur et limites du génie (Fiesque ), ferveur et conflits de l’amitié (Fiesque et surtout Don Carlos ), puissance et emportements de l’amour qui, dans Intrigue et amour , apparaît comme une force divine renversant les barrières sociales mais condamnée, dans une société où règnent la convention et l’intérêt, à devenir une fatalité meurtrière. Enfin, la lutte contre la mode se poursuit: disciple de A. von Haller et de Rousseau, Schiller affirme son goût pour la nature et les mœurs simples en stigmatisant la vie scandaleuse des cours, les crimes des puissants et aussi la mondanité affectée, dont le baron von Kalb (Kabale und Liebe ) est l’immortelle illustration. En ce dernier, Schiller ridiculise la mode française. Pourtant, rencontrant l’art français au théâtre de Mannheim, il l’étudie et adopte peu à peu une attitude moins hostile. Le style théâtral français deviendra finalement pour Goethe et pour lui un allié contre la platitude envahissante (traduction de Phèdre , 1805).

Schiller s’apprêtait, en commençant son Don Carlos , à pourfendre le despotisme et le fanatisme religieux. C’est un aspect du drame, mais ce n’est pas le seul. Au cours de la rédaction, l’auteur a évolué. La liberté reste son idéal, mais il lui est apparu qu’on ne peut pas soumettre la réalité vivante à des idées abstraites; cf. les Lettres sur Don Carlos (1788). L’utopiste agit souvent en despote. C’est ce que fait Posa, le héros de la pièce, en sacrifiant et lui et son ami, le prince Carlos, à ses plans généreux mais prématurés. L’enthousiasme est beau, mais l’exaltation est dangereuse (cf. Lettre à Huber, 5 oct. 1785).

Schiller traverse d’ailleurs, depuis le temps de l’Akademie , une crise idéologique, dont il nous a laissé le tableau, malheureusement inachevé, dans les Lettres philosophiques . Après la foi chrétienne, que le rationalisme avait ébranlée, le déisme teinté de panthéisme, dont il a fait profession dans la Théosophie de Julius , vacille à son tour; dans la poésie Résignation , il supprime tout lien entre morale et bonheur éternel. Il paraît certain qu’il n’a pas cessé de croire en Dieu, mais il semble n’avoir recouvré ni une foi précise ni une métaphysique ferme.

Pressé par Körner, il aborde Kant, non sans méfiance. De la morale et de l’esthétique kantiennes il retiendra finalement deux principes: l’autonomie de la volonté et la notion d’un jugement de valeur esthétique indépendant et irréductible. Cette double orientation soustrait la vie de l’esprit au déterminisme des sensations et fonde ainsi un idéalisme sans compromission. Mais Schiller n’entend pas renoncer à l’union harmonieuse du corps et de l’esprit, idéal de sa jeunesse; il l’incarne dans son poème Les Dieux de la Grèce (Die Götter Griechenlands , 1788); il s’en pénètre encore davantage en reprenant à cette époque l’étude de la littérature grecque. Concilier ces deux tendances: l’idéalisme de la liberté morale et le culte d’une humanité complète sera désormais l’objet de sa philosophie de l’art aussi bien que de ses créations poétiques. De la première Kant lui a fourni le support théorique; Goethe sera pour lui le modèle vivant de la seconde.

De cette période datent encore quelques récits: Caprices du destin (Spiel des Schicksals ), L’Homme devenu criminel pour avoir perdu l’honneur (Der Verbrecher aus verlorener Ehre ), Le Visionnaire (Der Geisterseher ), d’où la tension dramatique n’est pas absente, et des études historiques: les principales sont l’Histoire du soulèvement des Pays-Bas (Geschichte des Abfalls der vereinigten Niederlande , 1788), et L’histoire de la guerre de Trente Ans (Geschichte des dreissigjährigen Kriegs (1791-1793). Tout en rapportant minutieusement les événements, Schiller considère le devenir en historien des hommes et des peuples en marche vers la liberté.

L’art, chemin de la liberté

Au terme des études historiques et philosophiques auxquelles, depuis l’achèvement de Don Carlos , il a sacrifié la poésie (1787-1793), Schiller définit, dans La Grâce et la Dignité (Über Anmut und Würde , 1793), son esthétique nouvelle, selon laquelle la beauté est le reflet, dans le monde sensible, de la liberté: Freiheit in der Erscheinung . Puis, dans les Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme (Briefe über die ästhetische Erziehung des Menschen , 1793-1795), il aborde la morale et la politique, en partant de la Révolution française, qui, selon lui, se solde par un échec: la liberté ne peut pas s’épanouir dans une humanité divisée et artificielle où s’affrontent l’instinct et la raison; le plaisir esthétique seul peut réconcilier l’esprit et les sens et donner naissance à une société d’êtres harmonieux, aptes à vivre sans contrainte intérieure ou extérieure. Les artistes sont les meilleurs artisans du progrès politique, comme de tout progrès (cf. le poème Les Artistes ). On s’est mépris en accusant Schiller d’évasion hors du réel, de refus d’agir. Il croyait sincèrement contribuer par la poésie à l’avènement d’un monde meilleur – que ses héros, Jeanne d’Arc et Guillaume Tell, nous invitent à espérer.

Dans Poésie naïve et poésie sentimentale (Über naive und sentimentalische Dichtung , 1795), Schiller précise ce que peut être la poésie dans le monde moderne et apporte un complément à ses thèses psychologiques en définissant deux types humains: le réaliste et l’idéaliste. Il se définit du même coup par rapport à Goethe (poète «naïf»), qui devient son allié et ami, avec lequel il entreprend d’œuvrer au service de l’art et de la culture. Il s’agit d’abord de purifier le goût: avec Goethe il lance contre la mode l’offensive des Xénies (épigrammes); ils s’insurgent contre la sensiblerie, le plat réalisme, le dilettantisme, tout ce qui se satisfait de la médiocrité.

Schiller avait un autre ennemi, la maladie (pulmonaire) qui, depuis 1791, mettait ses jours en danger. C’est en luttant contre elle qu’il a composé ses œuvres les plus achevées: poèmes philosophiques, comme La Promenade (Der Spaziergang ), L’Idéal et la Vie (Das Ideal und das Leben ), Les Dons de Fortune (Das Glück ), Le Chant de la cloche (Das Lied von der Glocke ), ballades, telles que Les Grues d’Ibykus (Die Kraniche des Ibykus ), La Caution (Die Bürgschaft ), etc., drames surtout: la trilogie de Wallenstein (1799), où l’on voit un chef prestigieux – «réaliste» – traître à son souverain, vaincu par les forces de la tradition, servies elles-mêmes par une félonie; Marie Stuart (1800), le destin de la reine déchue, grandie par sa constance dans la prison et la mort; La Pucelle d’Orléans (Die Jungfrau von Orleans , 1801), l’appel de Jeanne, ses victoires, puis (sans rapport avec l’histoire) sa faute, son expiation, sa mort glorieuse au combat, Schiller a qualifié cette pièce de tragédie romantique ; La Fiancée de Messine (Die Braut von Messina , 1803), tragédie analytique , dont l’action est l’accomplissement d’un oracle ambigu: l’amour de Béatrice, qui devait unir les frères ennemis, les unit dans la mort; Wilhelm Tell (1804) drame et épopée à la fois, célébrant la libération de la Suisse et glorifiant son héros; enfin l’ébauche grandiose de Demetrius , que vint interrompre la mort du poète à Weimar, le 9 mai 1805.

La philosophie de Schiller est passée dans ses œuvres. Est-ce à dire que drames et ballades soient à leur manière des poèmes philosophiques? Question controversée. Il semble prudent de ne pas chercher un symbolisme intégral ou un enseignement moral particulier dans chaque pièce ou chaque ballade. Il suffit qu’on y rencontre l’homme aux prises avec le destin. Il peut en triompher par un acte de volonté libre. Qu’il le fasse ou non, qu’il se laisse entraîner par l’ambition et succombe, comme Wallenstein, qu’il renonce au bonheur et même à la vie, comme Max Piccolomini, pour sortir sans tache du conflit des devoirs, ou qu’il expie librement une faute, comme Marie Stuart, comme Jeanne d’Arc, effleurée par l’amour humain, comme Don Cesar, meurtrier de son frère, de toute façon, le sublime qui caractérise une telle situation nous élève au niveau des idées, au-dessus du déterminisme des passions, nous fait prendre conscience de la dignité humaine et, dans le détachement esthétique, nous entraîne, en quelque sorte, à l’exercice de la liberté morale. C’est la forme tragique qui est l’instrument de la catharsis. La solennité du style, de certaines formules en particulier, fait écho à cette ambition morale. L’affabulation, au contraire, doit essentiellement répondre à des exigences scéniques, au souci de capter l’intérêt; d’où la variété de l’action, imitée de Shakespeare. Et c’est cette double richesse, jointe à l’intérêt du drame historique, qui a fait de Schiller le prince du théâtre allemand.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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